Amélioration de la gestion de la fertilité des sols et celle des cultures dans les zones sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest: une condition sine qua none pour l’augmentation de la productivité et de la durabilité des systèmes de culture a base de mil
Date
2015-10-29Author
TRAORE, Samba
BAGAYOKO, Minamba
COULIBALY, Birama S.
COULIBALY, Adama
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Dans les zones sahéliennes, la mauvaise gestion des terres agricoles et l’inadéquation entre le prix des intrants et celui des cultures vivrières constituent des éléments importants dans la dégradation continue des sols, entraînant un appauvrissement rapide des sols en éléments nutritifs et une baisse de la productivité des cultures. Le mil constitue l’une des cultures les plus importantes dans le Sahel. Les contraintes relatives à sa production sont multiples et variées. Elles concernent à la fois les contraintes biotiques, abiotiques et socio-économiques. Le bilan des actions menées pour lever ces contraintes indique que plusieurs technologies ont été générées par les instituts nationaux et internationaux de recherche agricole dans les domaines de la restauration de la fertilité du sol, l’amélioration variétale et la lutte intégrée contre les maladies, les insectes et les adventices. Certaines de ces technologies ont été adoptées à grande échelle eu égard à leur faible coût et leur facilité d’application. C’est le cas de certaines variétés améliorées et des produits de traitement de semences. Par contre, les technologies relatives à l’amélioration de la gestion de la fertilité des sols et celle des cultures qui devraient constituer la base de l’amélioration de la productivité ne sont que faiblement adoptées par les producteurs. Elles concernent la fertilisation des cultures par l’utilisation de la fumure organique ou organominérale combinée à l’utilisation de bonnes techniques culturales comme les associations et rotations culturales. Il ressort des études de fertilisation que le phosphore apparaît comme le pivot d’une fumure annuelle. L’azote est en général le deuxième élément essentiel. Si le problème du phosphore peut se résoudre assez facilement par un apport important en tête de rotation, celui de l’azote nécessite des apports raisonnés en fonction des besoins spontanés des cultures en cours de végétation eu égard à sa grande mobilité dans le sol. Le potassium, à court terme n’entraîne aucun accroissement de rendement. L’effet positif de la rotation sur les rendements a été attribué d’une part à l’azote provenant des légumineuses de la rotation et d’autre part à l’amélioration des propriétés biologiques et physiques du sol et à la capacité de certaines légumineuses à rendre soluble le P occlus et le phosphore hautement insoluble. Les technologies générées dans le domaine de l’agronomie nécessitent un investissement initial plus important que celui des variétés améliorées d’où la nécessité de les faire accompagner par des mesures spécifiques pour améliorer leur accessibilité aux producteurs. Parmi ces mesures une bonne formation des producteurs combinée à une meilleure stratégie d’approvisionnement des producteurs en intrants et matériels agricoles devrait également promouvoir la production agricole et réduire la pénibilité du travail. L’importance de la préservation du capital sol n’est pas très bien perçue par la plupart des producteurs qui continuent de pratiquer une agriculture minière se traduisant par une baisse de la production alimentaire/habitant. Malgré de gros efforts consentis par les pays de la bande sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, le système de culture à base de mil reste essentiellement traditionnel. Pour inverser cette tendance, trois conditions essentielles sont à satisfaire : (1) favoriser le développement du secteur des petites exploitations agricoles en améliorant les infrastructures routières, l’accès à l’éducation, au crédit, aux intrants, aux marchés et aux services de vulgarisation ; (2) améliorer la fertilité des terres agricoles, et (3) intensifier et diversifier l’utilisation des terres avec des produits à haute valeur commerciale. L’utilisation des outils biotechnologiques pour améliorer la performance des variétés prometteuses contribuerait à une augmentation de la productivité agricole.